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Révolution de la vie intérieure selon Victor Hugo

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Victor Hugo, dans Les Misérables, dit : La grandeur de la démocratie, c'est de ne rien nier et de ne rien renier de l'humanité. Près du droit de l'Homme, au moins à côté, il y a le droit de l'Âme.

Il s'opposait à toute velléité de matérialisme obligatoire. La Convention, qu'il admirait tant, restait théiste. Rousseau et Voltaire eux-mêmes avaient rejeté, à titre personnel, le matérialisme et l'athéisme. Robespierre, on le sait, avait fait reconnaître par la République l'existence de l'Être suprême. Le problème, en 1793, demeurait principalement celui de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité, acceptées ou non par les citoyens.

Pour Hugo, la royauté et le catholicisme matérialisaient la vie spirituelle et, ce faisant, l'enfermaient, et la détruisaient. Sa cité idéale, dans Quatrevingt-Treize, est faite de libération spirituelle et matérielle dans le même temps, de progrès des sciences utiles, mais aussi dans la vie morale et la connaissance des mystères de la nature. Car pour lui, il y avait l'infini au dehors, l'infini au-dedans, et les deux se répondaient : ils avaient un lien. Étudier la nature physique, c'était aussi se donner les moyens de connaître l'essence morale de l'univers. Les Travailleurs de la mer le précisent : les tempêtes et les colères obéissent aux mêmes lois fondamentales ; les tempêtes sont les colères de la nature. Entre l'homme et l'univers, un rapport de correspondance existe : ce qui habite l'homme sur le plan moral vient bien de l'univers, notamment dans ses hauteurs, les hauteurs étoilées ! Gilliatt, le héros de son roman maritime, prie les astres, et il est exaucé. Hugo était réellement spiritualiste, tout en étant progressiste.

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Ainsi, dans Les Misérables, il parle des couvents comme étant un droit, même si, à titre personnel, il désapprouvait leur principe : il s'agissait de répondre à un légitime questionnement sur l'infini, sur l'âme, l'esprit. Les couvents sont une réponse, que certes il trouve fausse, mais dont il admet qu'on a le droit de la donner. Sinon, où serait la liberté ? Or, l'esprit véritable ne peut précisément se trouver que dans la liberté. Le courage et la foi des Vendéens lui semblèrent proprement héroïques jusqu'au bout.

Ce qu'il prônait était bien une forme de démocratie ouverte ou de laïcité positive, même si Hugo détestait le catholicisme, et se réclamait d'un spiritualisme entièrement libre des institutions d'État. A cet égard, il prolongeait certainement la religion naturelle de Rousseau - en établissant un lien entre celle-ci et les mythologies et traditions religieuses anciennes.


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